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Mag'cuisine
normandie
13 juillet 2015

Local et de saison, c'est tout bon !

Vous avez peut-être décidé de passer vos vacances en Normandie ? Je ne peux que vous encourager à le faire ! Le Pays de La Hague, comme vous avez pu le constater, est simplement magnifique et dépaysant. Celui du Mont-Saint-Michel le serait tout autant sans la horde de touristes qui l'envahit à la saison. Il faut alors savoir sortir des sentiers battus, tant pour le chemin qui y mène (éviter la nationale, Avranches-Pontorson et optez pour la route côtière par Courtils et Huysnes) que pour la visite sur le Mont ou pour les restaurants. Ceux sur le Mont sont évidemment des attrape-touristes, sortes de cantines avec vue sur la baie ou pas ! La Mère Poulard reste une cependant une adresse mythique, mais vous savez par avance que vous ne mangerez jamais aussi chère une omelette ! Les restaurants aux alentours sont tout autant décevants. Une impression d'être quand même un peu pris pour des c... Quelques exceptions cependant, si vous vous éloignez un peu. C'est notamment le cas du Sillon de Bretagne, qui borde la nationale sur la commune de Tanis. Ne vous fiez pas à l'extérieur, vous passeriez à côté d'une jolie adresse !

C'est dans une vieille maison de pierre que le couple Xerri officie : Monsieur est en salle, Madame est en cuisine. Les vieux meubles normands donnent le ton. Ici, tout est fait maison, avec des produits du cru. Excepté pour le vin que Monsieur va chercher chez des producteurs français qu'il affectionne. L'agneau de Pré-Salé est donc à l'honneur, tout comme les légumes qui sont cultivés aux alentours, le poisson, le boeuf, la volaille, les produits crémiers et cidricoles. Avec une prédilection pour les produits issus de l'agriculture bio.

Nous sommes allés dîner un soir d'avril et il s'agissait encore de la carte d'hiver. Une carte bien en rapport avec la météo.

2015 04 09 Le Sillon de Bretagne - foie gras

Le foie gras maison était cuit comme il faut, les oignons confits qui l'accompagnaient délicuesement croquants et parfumés.

2015 04 09 Le Sillon de Bretagne - Tatin 2 pommes camembert

La tatin au camembert et aux deux pommes était parfaitement équilibrée et caramélisée juste ce qu'il faut.

2015 04 09 Le Sillon de Bretagne - sauté d'agneau de pré salé

En plat, il y avait ce soir-là un sauté d'agneau de Pré-salé, cuisiné avec des légumes des sables et accompagné d'une semoule. Un plat parfumé et fondant.

2015 04 09 Le Sillon de Bretagne - lieu noir au beurre rouge

Le lieu noir était servi avec une sauce au beurre rouge bien réalisée.

2015 04 09 Le Sillon de Bretagne - boeuf

La pièce de boeuf s'accomodait d'une brick de légumes et d'une endive braisée.

2015 04 09 Le Sillon de Bretagne - lieu jaune et risotto

Le lieu jaune, quant à lui, était accomodé avec un risotto et une sauce à la crème. Un régal !

2015 04 09 Le Sillon de Bretagne - éclair chocolat marron

En dessert, nous avoions le choix entre glace artisanale, café gourmand, tarte aux pommes et éclair à la mousse de marron et au chocolat.

Un bon point pour cet établissement aux portes du Mont-Saint-Michel. La cuisine y est simple mais parfaitement maîtrisée. Les produits sont d'une exceptionnelle qualité, les vins dénichés avec choix. Seul bémol, une odeur d'humidité qui peut déranger et des chaises anciennes pas trop confortables.

Menu du jour à 19,50€ ou autre menu à 29,50€ (hors boisson) avec une entrée, un poisson ou une viande et un dessert.

Restaurant le Sillon de Bretagne

14, route nationale - Brée - 50170 Tanis

Tél. : 02 33 60 13 04

www.sillondebretagne.free.fr

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29 juin 2015

Les bonnes adresses à La Hague

Il y a bientôt 3 semaines, je vous emmenais à la découverte du pays de La Hague. Aujourd'hui je vous propose quelques adresses incontournables pour profiter au maximum de votre future escapade dans cette pointe magique du Cotentin.

Que faire ?

- Visiter le jardin botanique de Vauville. Plus d'infos sur www.jardin-vauville.fr

- Découvrir le plus petit port d'Europe, Port Racine

- Voir débarquer les bâteaux de pêche au Port d'Ormonville-la-Rogue

- Aller voir le port et le phare de Goury

- Flâner dans le joli village de Saint-Germain-des-Vaux et visiter le jardin et la maison de Jacques Prévert qui fête cette année ses 20 ans.

2015 05 28 - Saint-Germain des Vaux - la maison de Prévert (2)

2015 05 28 - Saint-Germain des Vaux - la maison de Prévert (8)

2015 05 28 - Saint-Germain des Vaux - la maison de Prévert (6)

2015 05 28 - Saint-Germain des Vaux - la maison de Prévert (11)

2015 05 28 - Saint-Germain des Vaux - le village (11)

- Se balader sur le Sentier des Douaniers (GR223) créé en 1791 pour surveiller les côtes et éviter ou limiter la contrebande avec les îles anglo-normandes jusqu'au début du 20ème siècle.Sur plus de 300 km (à l'origine, il en comptait 438) que compte le sentier dans le Cotentin, 80km de tracé sinueux rejoint Urville-Nacqueville à Surtainville.

- Faire du char à voile dans l'anse de Sciotot à Les Pieux. Le club OSCL vous propose une balade gourmande entre les caps du Rozel et de Flamanville. Guillaume, le moniteur, vous apprend à manier le char à voile sur place puis vous partez avec lui à la découverte de cette côte sauvage. Légendes, trésors de la nature, découverte des techniques de pêche et pour finir dégustation de produits locaux. Une activité à partager en famille, plutôt réservée aux adultes et ados amateurs de vitesse, y compris aux débutants. Sensations assurées ! Plus d'infos sur le site du club.

2015 05 29 - Anse de Sciotot - Char à voile (4)

 

Où se restaurer ?

Ici, les bons restaurants ne manquent pas. La qualité est au rendez-vous et les prix sont tout à fait raisonnables.

- Le Moulin à Vent à Saint-Germain-des-Vaux, dont je vous ai déjà parlé ici, qui se caractérise par une cuisine contemporaine avec des produits locaux et une inspiration du monde. Menus de 24 à 65€ / Gastronomique

2015 05 28 - Le Moulin à Vent (35) - huître chaude à l'endive

 

- Le café du port à Omonville-la-Rogue, un ancien refuge de pêcheur qui ne paie pas de mine de l'extérieur mais dont il faut vraiment pousser la porte. On s'y régale, les pieds dans l'eau (ou presque), de poissons et fruits de mer tout frais pêchés cuisinés avec brio. J'ai craqué pour un tartare de daurade aux fraises servi avec de la salade, des accras de morue et des frites. Copieux et délicieux ! Menus à 27 et 40€ / Cuisine traditionnelle

2015 05 28 - Soirée à Omonville-la-Rogue - le Café du port (9)

 

- Mon coup de coeur : le P'tit bourg à Les Pieux. Une salle entièrement redécorée, sobre et lumineuse, une cuisine maîtrisée qui fait la part belle aux produits locaux mais les fait voyager. Yannick Lamy veut faire plaisir à ses hôtes et ça se ressent dans les assiettes. Ici tout est fait maison, y compris le pain. On se régale d'un saumon de Cherbourg confit à l'encre, d'un gaspacho de melon, d'une tête de porcelet au vieux comté, d'une brochette de cailles servies rosées, fondantes, dont la sauce me laisse un souvenir impérissable, d'un dos de cabillaud au jus de persil et à la rhubarbe... pour terminer par des profiteroles tout chocolat à tomber ou encore une tuile aux fraises et sorbet au fromage blanc et combawa. Délicieux ! Attention, on attend parfois un peu. Il faut dire qu'avec un menu du jour à 12€ le midi, digne d'un resto gastronomique, ça ne désemplit pas. Réservation vivement conseillée. Menus de 12 à 48€ / Gastronomique. www.leptitbourg.com

 

2015 05 29 - Les Pieux - Restaurant Le P'tit Bourg (8)

2015 05 29 - Les Pieux - Restaurant Le P'tit Bourg (2)

2015 05 29 - Les Pieux - Restaurant Le P'tit Bourg (3)

2015 05 29 - Les Pieux - Restaurant Le P'tit Bourg (5)

2015 05 29 - Les Pieux - Restaurant Le P'tit Bourg (7)

 Où dormir ?

- Hôtel Le Landemer à Urville-Nacqueville. Entièrement refait en 2014, cet hôtel bénéficie d'une vue sur la mer incomparable dont jouissent les 10 chambres. La mer, présente partout, dans la déco comme à travers les fenêtres, jusque dans la douche vitrée ! Un style moderne et épuré, un confort haut de gamme. Sublime ! A partir de 90€. www.le-landemer.com

- Hôtel L'Erguillère à Saint-Germain-des-Vaux. Une grande maison surplombant Port-Racine doté de 10 chambres au confort simple mais douillet. La literie est parfaite mais l'isolation phonique entre les chambres laisse à désirer. Dommage ! On se rattrape sur le petit-déjeuner gargantuesque avec viennoiseries, pain perdu, yaourt de la ferme, salade de fruits... servi avec attention et gentillesse par le maître de maison, dans une jolie salle avec (toujours) vue sur mer. A partir de 59€. www.hotel-lerguillere.com

Que rapporter ?

- Des biscuits de la Maison du Biscuit à Sortosville-en-Beaumont. De délicieux biscuits artisanaux (financiers, doigts des dames, congolais, rochers, cookies...) vendus dans une boutique au décor d'antan. A voir et à goûter ! www.maisondubiscuit.fr

- Du cidre du Cotentin (en cours d'AOP) que vous trouverez chez le Père Mahieu, une cidrerie traditionnelle en agriculture bio située à Bricqueboscq ou encore à La Commanderie à Grosville. Plus d'infos sur www.leperemahieu.com et www.ferme-de-la-commanderie.com

- Des huîtres de Saint-Vaast, une merveille de la mer

- Du Grévillais, un gâteau aux pommes qui est l’une des spécialités de Gréville, en particulier la boulangerie-pâtisserie La Grévillaise.

Bon séjour à La Hague !

11 juin 2015

La Hague, dépaysement garanti !

Il y a 8 jours, j'ai eu la chance de découvrir pendant 2 jours la pointe de La Hague. Je parle bien de chance car ce petit coin à l'extrémité du Cotentin est simplement magnifique. Oubliez vos aprioris liés à la centrale nucléaire qui fait un peu tâche dans le décor et retournez-vous pour admirer le paysage ! Si la journée compte 4 saisons, elle mêle aussi 1001 paysages différents, entre terre et mer.

Ce territoire qui s'étend de Cherbourg à Surtainville a su préserver son patrimoine naturel et architectural. C'est un enclos (comme signifie le mot "hague" en viking) sauvage, qui mêle caps et anses, landes de bruyères et clos bordés de murets de pierres sèches où paissent paisiblement vaches et "roussins de la hague" (une race locale de moutons), falaises abruptes de granit (dont le célèbre Nez de Jobourg classé parmi les plus hautes falaises d'Europe) et longues plages de sable fin (comme l'Anse de Vauville qui s'étend sur plus de 10 kms), petits ports de pêche (dont Port racine, le plus petit de France) et villages recroquevillés, phares et manoirs aux toits de schistes clairs.

2015 05 28 - point de vue sur (2)

2015 05 28 - Port de Goury, cap de la Hague, la Roche (8)
Goury, le sentier littoral, la vue sur La Roche

2015 05 28 - Port de Goury, cap de la Hague, la Roche (6)
Phare de Goury, Cap de La Hague

2015 05 28 - Port de Goury, cap de la Hague, la Roche (8)
Goury, vue sur La Roche

2015 05 28 - Omonville-la-Rogue - le port (1)
Port d'Ormonville-la-Rogue

2015 05 28 - Omonville-la-Rogue - le port (2)
Port d'Ormonville-la-Rogue

2015 05 28 - Port de Goury, cap de la Hague, la Roche (2)
Port de Goury et vue sur La Roche

2015 05 28 - Port de Goury, cap de la Hague, la Roche (3)
Au port de Goury

2015 05 28 - Saint-Germain des Vaux - la maison de Prévert (1)
la Maison de Prévert, Saint-Germain-des-Vaux

A cette saison, les paysages côtiers s'habillent du mauve des bruyères. Plus tard, ils se couvriront du roux des fougères et au printemps prochain, du jaune d'or des ajoncs. Le sentier du littoral est parfait pour les admirer. Les villages revêtissent aussi leur habit de verdure : camélias et mimosas dès janvier, rhododendrons et arums au printemps, majestueux gunnéras, fuchsias et hortensias tout l'été. Y déambuler est merveilleux.

2015 05 28 - Saint-Germain des Vaux - la maison de Prévert (3)
Somptueux jardins de Prévert

2015 05 28 - Saint-Germain des Vaux - le village (3)
Fuchsias et gunnéras habillent les talus du village de Saint-Germain-les-Vaux

2015 05 28 - Saint-Germain des Vaux - le village (4)
Dans le village de Saint-Germain-les-Vaux

2015 05 28 - Saint-Germain des Vaux - le village (6)
Dans le village de Saint-Germain-les-Vaux

2015 05 28 - Saint-Germain des Vaux - le village (7)
Dans le village de Saint-Germain-les-Vaux

2015 05 28 - Saint-Germain des Vaux - le village (8)
Dans le village de Saint-Germain-les-Vaux

2015 05 28 - Saint-Germain des Vaux - le village (9)

Mille merveilles qu'on ne se lasse d'admirer. J'ai adoré.

Retrouvez mes bonnes adresses ici.


 


 

Et vous, craquerez-vous pour ce petit coin de paradis ?

8 juin 2015

Quand le maquereau du Cotentin se croit au Japon...

C'est la pleine saison du maquereau. Voici une recette vite faite et absolument délicieuse, que j'ai eu l'occasion de réaliser et de déguster avec Antoine Fernandes, chef du Moulin à Vent à Saint-Germain-le-Vaux.

Celui dont "le rêve serait de faire ses courses à pied" propose dans son établissement au décor épuré avec vue sur mer face à l'Anse Saint-Martin, une cuisine élaborée qui mêle judicieusement produits locaux de saison et touches exotiques. Il faut dire qu'avant d'ouvrir son établissement, Antoine a pas mal bourlingé dans le Monde : Japon, Caraïbes, Maroc, Paris...

2015 05 28 - Le Moulin à Vent (2) - la salle

2015 05 28 - Le Moulin à Vent (3) - la salle

2015 05 28 - Le Moulin à Vent (4) - extérieur

De cette riche expérience, en ressortent des plats sufisamment osés pour intéresser des hôtes en recherche de nouveauté, d'originalité et de surprise. L'agneau Roussin de la Hague, cette race locale élevée notamment par Yannick Bonnissent à Gréville est préparé aussi bien rôti avec des pommes de nouvelles, qu'en tajine, les ormeaux péchés à Omonville-la-Rogue sont servis avec une endive à la crème, tout comme les huîtres de Saint-Vaast-la-Hougue de M. Hélie, lorsqu'elles sont chaudes ou bien crues, simplement présentés avec un vinaigre de Xérès et une émincée d'échalotes ou encore avec une écume au gingembre. Un délice ! La jardinière de légumes cultivés en AB par Grégoire à saint-Germain-sur-Ay est rapidement cuite au beurre AOP d'Isigny-sur-Mer pour accompagner une queue de homard ou un Saint-Pierre issu de la pêche côtière.

2015 05 28 - Le Moulin à Vent (27) - déclinaison d'huîtres crues
huîtres crues, vinaigre de vin et échalote, émulsion de gingembre

2015 05 28 - Le Moulin à Vent (23) - jardinière de légumes
queue de homard, jardinière de légumes

2015 05 28 - Le Moulin à Vent (30) - déclinaison d'huîtres crues

2015 05 28 - Le Moulin à Vent (32) - carpaccio de homard au yuzu
carpaccio de homard au yuzu

Tous ces plats mêlent avec gourmandise moelleux et croustillant, douceur et acidité, croquant et onctuosité. Un jeu dont ne semble pas se lasser ce jeune chef. Pour notre plus grand plaisir, il nous transmet son savoir-faire et sa gentillesse lors d'ateliers qu'il dispense dans son établissement comme à La Bristellerie, la maison d'hôtes de Marie et Yannick Leflot à Hardinvast.

 

2015 05 28 - Le Moulin à Vent (38) - tataki de maquereau pickles de concombre émulsion de gingembre

2015 05 28 - Le Moulin à Vent (39) - tataki de maquereau pickles de concombre émulsion de gingembre

Tataki de maquereau sur un pickles de concombre et gingembre, mousse au wasabi

- 4 filets de gros maquereaux (levés par le poissonnier, c'est plus rapide !)

- 1 concombre

- 3 volumes d'eau

- 1 volume de vinaigre d'alcool blanc

- 1 volume de sucre

- racine de gingembre

- 10 cl de crème fleurette

- un soupçon de wasabi, à défaut de raitfort, frais râpé, en poudre ou en pâte

- 2 cs de sauce soja épaisse

- 1 cs d'eau

- qs d'huile de tournesol

Commencer par les pickles.

Détailler un morceau de gingembre en brunoise très fine, de sorte à en obtenir 2 cuillérées à soupe.

Dans une casserole, mélanger l'eau, le vinaigre et le sucre. Porter à ébullition.

Ajouter la brunoise de gingembre. Retirer du feu et laisser refroidir.

Laver et découper le concombre sans l'éplucher en brunoise fine (dés de 5/8 mm).

L'ajouter à la marinade froide et laisser infuser 12 à 24h.

Parfumer la crème fleurette de wasabi. Verser dans un siphon en filtrant si nécessaire. Fermer, gazer et entreposer au réfrigérateur. (A défaut de siphon, monter la crème parfumée en chantilly avec un batteur électrique, au moment de dresser les assiettes).

Dans un bol, mélanger la sauce soja et l'eau. Râper finement la valeur d'une 1/2 cuillérée à café de gingembre (la râpe Microplane est parfaite pour l'usage). L'ajouter à la sauce.

Faire chauffer l'huile dans une poêle en tôle. Lorsqu'elle est bien chaude, déposer les filets de maquereau côté peau. Appuyer légèrement dessus avec une spatule pour les aplatir et les colorer. Les faire saisir le temps qu'ils blanchissent à mi-hauteur (le dessus est encore cru).

Verser dessus la marinade au soja.

Retirer les filets de maquereau et laisser réduire quelques secondes la marinade pour la faire épaissir.

Laisser refroidir.

Dans chaque assiette, déposer un lit de concombre en pickles. Poser les filets de maquereau froids nappés de sauce au soja. Déposer une belle noix de mousse au wasabi.

2015 05 28 - préparation des maquereaux (4)

2015 05 28 - préparation des maquereaux (3)

2015 05 28 - préparation des maquereaux (2)

2015 05 28 - préparation des maquereaux (1)

20150528_124357

2015 05 28 - tataki de maquereau (1)

2015 05 28 - tataki de maquereau (2)

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Le Moulin à Vent

Hameau Danneville - 10 route de port racine - 50440 Saint-Germain-des-Vaux

tél. : 02 33 52 75 20

www.le-moulin-a-vent.fr

9 mars 2015

Un tour au marché... Avranches

Je ne vous ai sans doute jamais dit que j'appréciais beaucoup les marchés. Quand j'arrive quelque part, je ne peux pas m'empêcher de faire un tour au marché local. En vacances, c'est un moment très agréable, partagé en famille, où l'on prend le temps de déambuler dans les allées à la recherche de tout et de rien, des provisions pour les 2 ou 3 repas à venir, de spécialités locales, d'un vêtement pas cher pour finir l'été... Et puis, le reste de l'année, quand le quotidien fait place au farniente, le marché est néanmoins ma source principale d'approvisionnement de denrées alimentaires. Lorsque nous vivions en région parisienne, je prenais plaisir à me rendre deux fois par semaine aux marchés de Boissy-Saint-Léger et de Sucy-en-Brie. J'aimais l'idée d'acheter mes légumes chez le maraicher du coin, la charcuterie chez le charcutier, la volaille chez le volailler, les abats chez le tripier... C'est une chance à Paris et dans sa banlieue que de trouver encore tous ces artisans du goût. Une chance dont les Franciliens ne se rendent pas compte. En arrivant en Normandie, la première chose que j'ai faite, c'est de me rendre à l'Office de tourisme pour demander le dépliant des marchés de la région. Et depuis, je découvre. Malheureusement, comme je suis "nouvelle", faire le marché n'a plus la même saveur. La proximité que j'avais créée avec les commerçants de Boissy et Sucy n'existe pas encore. Les conversations ne se résument pour le moment à pas grand chose. Ils ne sont pas bien bavards, ici ! La grande surprise en revanche, c'est de pouvoir acheter en direct aux producteurs à des prix dérisoires pour la "parisienne" que j'ai été pendant 18 ans ! C'est notamment le cas au marché d'Avranches qui a lieu tous les samedis matins. Je vous le fait découvrir ?

Voilà un marché qui ne s'approche pas par la grande porte mais se laisse découvrir aux détours des ruelles, en suivant l'odeur (et parfois la fumée) des vendeurs de galettes-saucisses. Car s'il y a bien une institution dans ce coin de la Manche, c'est bel et bien la galette-saucisse. Pas un marché ne déroge à la règle. Ce sont d'ailleurs sans doute les commerçants les plus nombreux ! Les food-trucks manchois ! Les gens dégustent des galette-saucisses à n'importe quelle heure. A midi, en semaine, il y a foule devant les camions. C'est la pause déjeuner des personnes qui sortent du bureau, des gars de chantier... Le week-end, c'est en famille qu'on partage ce rituel.

2015 02 21 - Avranches (2)

Mais revenons-en au marché d'Avranches. Installé dans le quartier des Trois rois, il n'est pas très important, au regard de la population. Peut-être parce que nous sommes en hiver ? On verra ça au beau temps... Toujours est-il qu'il ne rassemble pas énormément d'étals et qu'en plus, iles sont installées dans différentes rues pour aboutir sur une place, celle des anciennes halles.

2015 02 21 - Avranches (6)

2015 02 21 - Avranches (3)

2015 02 21 - Avranches (9)

La place rassemble deux ou trois marchands de primeurs, autants de maraichers de la côte, trois ou quatre productrices de volailles du coin (dont Daniel et Christine Delaporte de Saint-Laurent-de-Terregate, Valérie Bazire de Saint-Quentin-sur-le-Homme ou Isabelle et Pauline Chapdelaine de Brécey), deux fromagers, deux poissonniers, un rôtisseur, un traiteur asiatique et quatre ou cinq déballeurs de vêtements et bricoles en tout genre.

2015 02 21 - Avranches (5)

2015 02 21 - Avranches (7)

Pour y parvenir, on se sera frayé un chemin dans les ruelles étroites où les producteurs bios ou conventionnels de légumes, de fromages (comme la Manchevrette à Gathemo), de teurgoules, de pains, d'huîtres, de fleurs... auront étalé leur marchandise.

2015 02 21 - Avranches (8)

Parmi tous ces producteurs et artisans locaux, plusieurs arborent des labels de qualité : Agriculture bio, Bienvenue à la ferme, Manche terroirs, Bleu Blanc Coeur... 

2015 02 21 - Avranches (4)
Teurgoules artisanales de la Ferme des Pavillons de Bricqueville sur Mer

On aura traversé la petite place de la basilique Saint-Gervais où sont installés les "grilleurs"-crêpiers et les charcutiers (dont Le cochon de Mary de Hamelin). De qui admirer le patrimoine civile et religieux qui fourmille de trésors architecturaux.

Et le plus dingue, dans tout ça, c'est qu'avec 3 francs 6 sous, on aura de quoi nourrir la petite famille pour la semaine ou presque ! Elle n'est pas belle la vie ?

2015 02 21 - Avranches (10)

2015 02 21 - Avranches (11)

2015 02 21 - Avranches (1)

 2015 02 21 - Avranches (12)

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2 février 2015

Le cidre, star de la chandeleur !

Le cidre est LA boisson préférée des Français pour l'Épiphanie comme la Chandeleur. Selon un sondage mené par l'Observatoire des moments de convivialité, 1 Français sur 2 accompagne sa galette des rois et ses crêpes avec du cidre.

Et ça tombe bien car le cidre est aussi la boisson phare de Normandie et comme je suis chauvine... Depuis ma plus tendre enfance, il berce mes repas. Chez mes grands-parents et plus encore, mon arrière grand-mère, le cidre était à chaque repas sur la table, comme l'eau. C'était la boisson du quotidien qu'on allait chercher dans une cruche, à l'énorme tonneau qui trônait dans la cave en terre battue. Dans mes souvenirs, c'était un cidre assez dur qu'on coupait d'un peu d'eau. Le dimanche et les jours de fête, en revanche, on sortait les bouteilles de cidre bouché. Celui-ci était bien meilleur. J'adorais son pétillant et ce petit goût de pomme.

Depuis quelques années, nous consommons régulièrement du cidre bouché fermier de Normandie à la maison. Fruité et rafraichissant l'été, il accompagne les repas galettes et convient bien à la cuisine, plus particulièrement, aux plats mijotés.

De Normandie et d'ailleurs

Le cidre français est principalement originaire de Normandie et de Bretagne. Il est également bien présent dans une partie des Pays de Loire et des régions Nord-Picardie. Quelques bassins traditionnels s'ajoutent à cette liste  comme le Pays d'Othe, la Savoie (fabriqué avec un mélange de pommes et de poires) ou le Pays basque et, autrefois très répandu dans tout l'hexagone, le cidre peut encore se trouver, à petite échelle, dans de nombreux villages de toute la France. Si bien que notre pays compte environ 10 000 producteurs de fruits à cidre et 500 cidriers qui, chaque année, élaborent plus de 100 millions de litres.

Deux IGP (Indications Géographiques Protégées), le « Cidre de Bretagne » et le « Cidre de Normandie », ont été mises en place à la fin des années 90 et reconnues par la Commission Européenne en 2000. Il existe aussi deux zones sous AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) : le Pays d'Auge (Normandie) et la Cornouaille (Bretagne).

A noter qu'il existe également en Normandie un cousin du cidre, le poiré. Il est à la poire ce que le cidre est à la pomme, une boisson pétillante aux teintes dorées et au goût légèrement fruité malheureusement méconnue, mais dont l’AOC « poiré de Domfront » fait la fierté de la région normande. Il faut attendre près de dix ans pour récolter les premières poires et près de 50 ans pour atteindre la pleine production. Mais une fois que l’arbre a atteint son âge adulte, sa production peut s’étaler pendant plus d’un siècle et dépasser certaines années 500 kg par arbre. La longévité de l'arbre est exceptionnelle. Il n'est pas rare de trouver des poiriers de plus de 300 ans ! Pour le fabriquer, une dizaine de variétés de poires spécifiques entre dans sa composition.

Un goût de terroir

La typicité du cidre est issue à la fois des variétés de pommes utilisées et des modes d’élaboration. Il existe plus de mille variétés de pommes à cidre en France, qui se distinguent notamment par leurs saveurs très marquées, le terroir et le climat.

Pour autant, on peut constater que les cidres de Normandie présentent une couleur variant du "jaune clair" à la teinte "orangée foncée". Ils sont généralement de couleur assez soutenue du fait de la prédominance de variétés de fruits riches en polyphénols qui s'oxydent fortement au moment du cuvage de la pulpe. Ils se caractérisent par des arômes puissants, variés, avec une dominante fruitée (pomme, agrume, pêche, abricot) et fleurie (anis, tilleul, rose) accompagnée d'une pointe sucrée (cacao, caramel, miel). La composition variétale des vergers normands conduit à des cidres à dominante de saveur douce et douce-amère.

Les cidres de Bretagne se caractérisent par une couleur qui varie du "jaune paille" à la teinte "brun acajou" selon la composition variétale locale et le terroir et par des arômes riches, charpentés et rustiques, aux notes fruitées et fleuries, enrichies d'arômes de maturation (notes épicées). Selon les catégories de cidre, les caractères sucre, amertume, acidité et astringence présentent un équilibre spécifique propre à chaque fabricant de cidre de Bretagne en fonction des mélanges variétaux et du savoir-faire.

A côté de ces cidres "jaunes", un petit nouveau a fait son arrivée chez certains cidriers : le cidre rosé. Il est élaboré avec, entre autre, une variété de pomme à la chair naturellement rouge qui lui apporte une robe délicatement rosée, un nez de fruits rouges et des notes fruitées et acidulées.

Un savoir-faire unique

Quel que soit le lieu de fabrication, le cidre est fabriqué en 4 étapes :

  • Le pressage

Les pommes sont ramassées au début de l'automne. Triées et lavées, elles sont broyées (le terme « râpés » est aussi utilisé), puis pressées pour en extraire un jus.

  • La fermentation

Le jus issu du pressage, appelé moût, est ensuite clarifié. Débarassé d'une bonne partie de ses impuretés, il est placé dans une cuve où va commencer la fermentation, environ 48h après le pressage. Les impuretés présentes vont alors s’associer et monter progressivement dans la cuve sous la poussée des bulles issues de la fermentation. La fermentation va permettre au sucre, contenu dans le moût, de se transformer en alcool pour développer les arômes du cidre (arômes de fruits, de fleurs, caramel, agrumes, boisé, épices...).

Selon le type de cidre souhaité, le producteur doit interrompre la fermentation pendant le processus, avant d'arriver à son terme. Seule l'expérience lui permet de maîtriser cette fermentation.

  • L'assemblage

Commme pour les vins, le maître de chai assemble des jus issus de variétés de pommes différentes, parmi les quatre familles principales : douces, douces-amères, amères et acidulées. Réalisé par chaque cidrier et issu d’un savoir-faire unique, l’art des assemblages donne au cidre son caractère.

  • La mise en bouteille

Le cidre est mis en bouteille dès lors que le stade de fermentation souhaité est atteint, entre deux semaines et plusieurs mois. Une fermentation plus ou moins longue donnera naissance à un cidre plus ou moins alcoolisé et plus ou moins sucré. C'est ce qui distingue les cidres doux, demi-sec et brut.

Les catégories de cidre

Souvent associées au taux d’alcool, les mentions "doux", "demi-sec" ou "brut" font en fait surtout référence à la teneur en sucre résiduel de la boisson. Pour obtenir un cidre brut, il faut pousser la fermentation plus loin qu'un cidre doux, afin que davantage de sucres se transforment en alcool. C'est pourquoi un cidre brut est moins riche en sucres mais plus en alcool qu'un cidre doux.

Concrètement, un cidre brut contient 28 g de sucre/ litre et titre environ 5 à 6 % d'alcool, un cidre demi-sec de 28 à 42 g/litre et titre environ  3 à 4 % d'alcool, un cidre doux + de 42g/litre et titre moins de 3 % d'alcool.

Peu alcoolisé, fruité et frais en bouche, le cidre doux est idéal nature pour accompagner des repas légers et le goûter. Certains l'apprécient à l'apéritif ou en entrée, avec des crudités et salades composées. On peut également imaginer sa belle rondeur sur un gibier. Pour ma part, comme je le trouve trop sucré, je le préfère au dessert, avec les pâtisseries, les tartes, les salades de fruits et les sorbets, notamment à base d’orange ou de citron pour rééquilibrer l’acidité.

Le cidre demi-sec offre de grandes possibilités d'associations : pratiquement tout le repas peut s'y accorder, de l'entrée au fromage et au dessert ; pour ceux qui recherchent un cidre ayant une pointe de douceur et un peu plus de fruité que le cidre brut, c'est la solution idéale pour accompagner les mêmes plats.

Moins sucré, le cidre brut est très désaltérant et se marie à de nombreux plats. Servi bien frais, il est très apprécié à l’apéritif. Il accompagne parfaitement les poissons de rivière et de mer. Il souligne à la perfection la note iodée des fruits de mer. On le déguste aussi avec bonheur avec les volailles, le lapin, le bœuf, le veau, le foie gras et toutes les viandes en sauce dans lequel il se glisse volontiers. Enfin, le cidre brut convient parfaitement aux fromages (notamment le Camembert, le Livarot et le Pont-l'évêque) et forme une belle alliance avec les fruits rouges et le chocolat.

A ces trois types s’ajoute le cidre traditionnel, de fabrication artisanale, qui titre à 5° d’alcool, voire plus, et présente un léger trouble naturel qui lui donne du "corps". Plus acidulé, moins pétillant et peu sucré, il sublime du gibier, un pigeon ou un faisan. Il fait également merveille avec des fromages à fort caractère (Camembert, chèvre, Livarot, Brie ou Roquefort).

Les conditionnements

On distingue le cidre de table et le cidre bouché. Le premier est destiné à la consommation quotidienne. Comme tous les cidres, il doit avoir un titre alcoométrique volumique total de 5 %Vol. minimum (somme du titre alcoométrique volumique acquis, indiqué sur l'étiquette, et de la teneur en alcool potentielle, compte tenu de la quantité de sucre restant) et se décline en versions doux, brut, demi-sec ou traditionnel.

Le cidre bouché, quant à lui, est un peu plus alcoolisé et doit présenter une effervescence minimale (teneur minimum en gaz carbonique réglementée). Il est conditionné en bouteille champenoise, fermée par un bouchon du type champignon, tenu par un muselet. Plus complexe du point de vue des assemblages et du travail investi dans la fabrication, le cidre bouché développe plus d'arômes qu'un cidre de table.

Bouché ou de table, le cidre se conserve debout dans un endroit frais. On le sert de préférence, entre 7 et 9°, voire moins si on recherche une fraîcheur intense pour étancher sa soif. Contrairement au vin, le cidre ne se bonifie pas vraiment en vieillissant. Mieux vaut le boire dans les 2 ans maximum.

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Retrouvez nos recettes de pâte à crêpe ici, ici, et là. Et celles des confitures, de la sauce au chocolat ou de celle au caramel là.

 

galette complète

 

ficelles picardes (3)

 

lasagnes de crêpes 001

 

6 juin 2014

"Les carottes sont cuites". Je répète "les carottes..."

2013 06 06 - plages de Blainville (7)

Aujourd'hui, nous sommes le 6 juin. "Oui, et alors ?" me direz-vous. Eh bien, pour la Normande que je suis, c'est un jour important, puisqu'il célèbre le Débarquement des troupes alliées sur nos côtes normandes en 1944. Mon enfance a été bercée par cet épisode de la 2nde Guerre Mondiale. Les visites des cimetières et musées consacrés marquaient la fin de l'année scolaire et nos fameux "voyages scolaires". Aujourd'hui encore, dans ma mémoire, les plages du Calvados restent celles ponctuées de débris d'obus, de chars, de blockaus... tandis que celles de la Manche, du côté de Granville évoquent le sable, la baignade, et que les côtes plus haut dans le Cotentin, si sauvages, sont propices aux balades à pied.

Mais, cette année, le 6 juin est un jour encore plus important pusqu'il s'agit du 70ème anniversaire. De nombreux événements ponctuent cette journée dans la région et ouvrent une saison estivale très chargée, d'autant que les jeux équestres mondiaux élisent domicile en Normandie du 23 août au 7 septembre.

2013 09 27 - visite des chais de vieillissement Père Magloire (14)

Profitez-en pour découvrir cette région pour beaucoup méconnue, patrie, entre autres, de Guillaume Tirel, dit Taillevent, auteur d’un des premiers livres de recettes de l’histoire culinaire française, Le Viandier. Baladez-vous sur nos côtes et dans nos campagnes (même si cette année, elles risquent d'être encombrées). 

Partez à la découverte d'une gastronomie authentique et opulente. Flanez sur les marchés locaux, rencontrez des artisans, producteurs et restaurateurs amoureux de leur métier.

La pomme est sans doute l'emblème de la Normandie. Et avec elle, le Calvados et le cidre. Il faut dire que ce fruit occupe une place énorme, que ce soit dans sa consommation brute (l'adage "une pomme chaque jour éloigne le médecin" parle de lui-même) ou dans la cuisine où il se glisse de l'entrée au dessert.

panier de pommes (7)

Le cidre est la boisson pétillante du quotidien comme des fêtes. Elaboré à partir de moût fermenté d'un mélange de pommes à cidre acidulées, douces-amères et amères, il peut être vendu sous différentes appellations "bouché" (mousseux), "brut" (fermentation alcoolique terminée) ou "doux" (fermentation interrompue, plus sucré). Le Cidre de Normandie bénéficie d'un Label Rouge, le Cidre Pays d’Auge d'une A.O.C.

2013 09 27 - visite des chais de vieillissement Père Magloire (16)C'est lui qui entre dans la composition de l'eau-de-vie de terroir inventée en 1553, le Calvados. Celui-ci jouit aujourd’hui de trois AOC couronnant trois produits au caractère propre : le Calvados et le Calvados Pays d’Auge, issus de cidres locaux distillés et vieillis en fûts au moins deux ans, et le Calvados Domfrontais, dont le cidre distillé et vieilli en fût au moins 3 ans, contient 30% de poires à poiré.

Mais peut-être ne connaissez-vous pas le poiré ? Il est à la poire ce que le cidre est à la pomme, une boisson pétillante aux teintes dorées et au goût légèrement fruité malheureusement méconnue, mais dont l’AOC « poiré de Domfront » fait la fierté de sa région.

Sans oublier le pommeau, un apéritif doux et léger, issu du mutage (c’est-à-dire du mélange) de moûts de pommes à cidre avec du Calvados, qui fait partie de la famille des mistelles comme le pineau des Charentes, le floc de Gascogne, le macvin... S'il bénéficie d'une AOC depuis 1991, il n’a été autorisé à la vente qu’à partir de 1981. Auparavant, sa fabrication était illicite et gardée secrète ! Vieilli au moins 14 mois en fûts de chêne, il développe une belle couleur ambrée et une palette aromatique très riche.

2013 09 27 - visite des chais de vieillissement Père Magloire (9)

Tous ces breuvages font partie de la cuisine traditionnelle, parfumant une sauce, un dessert...

livarot

 

Mais que serait la Normandie sans ses vaches, leur lait - "l’or blanc de la Normandie" comme je l'appelle dans mon livre* -, la crème, le beurre et les fromages ? Crème et beurre d'Isigny, Camembert, Pont-l'Evêque, Livarot (le "colonel") : voilà 5 AOP qui, avec le Neufchâtel, le carré frais ou encore le petit-suisse, font la renommée laitière de la région.

 

 

Et puis, il y a la mer et ses trésors : saumons, bars, Saint-Pierre, maquereaux, turbots, barbarins, harengs, coquilles Saint-Jacques, huîtres, moules, coques, bulots, crevettes, tourteaux… Saviez-vous qu’une huître consommée sur quatre est d’origine normande ? D’ailleurs, à elle seule, la région possède 4 crus renommés revendiquant chacun un vrai goût de terroir : celle de pleine mer, de la côte Ouest du Cotentin, à la saveur iodée, celle au parfum de noisette de St-Vaast-la-Hougue, celle croquante d’Isigny-sur-Mer qui excelle en cuisine, et celle de la Côte de Nacre, ferme et charnue à la fois.

2013 06 06 - parcs à huîtres de Blainville (6)

Comme pour l’huître, la Normandie peut s’enorgueillir d’être la première région productrice de coquille Saint-Jacques en France. Et deux Labels Rouges confirment la qualité des Saint-Jacques, aux noix iodés pour celles de Granville, à la saveur plus douce au large de Port-en Bessin, Grancamp, Honfleur et Dieppe.

Je n'oublie pas non plus, l’agneau de Pré-salé du Mont-Saint-Michel. Voilà une AOC bien récente (2010) pour une pratique d’élevage qui remonte au moins au XIème siècle. Durant 70 jours, les « grévins », reconnaissables à leur tête et pattes noires, pâturent sur les « herbus », en liberté, lorsque la mer se retire. La végétation particulièrement salée donne à la viande une saveur unique, une tendreté et un gras ferme.

Un peu plus au nord, sur la côte, à quelques encablures des parcs à huîtres et à moules, les légumes ne sont pas en reste. Renommée pour son goût délicatement fruité, la carotte de Créances pousse dans des « mielles », ces petites parcelles de sable enrichi en algues par des producteurs attentifs, situées à l´abri des dunes, entre la mer et les landes. Un terroir traditionnellement maraîcher et reconnu par un Label Rouge qui honore aussi les poireaux cultivés sur ces mêmes terrains.

produits Made in Calvados (2)Que dire aussi des recettes traditionnelles que sont l'andouille de Vire, le boudin noir de Mortagne au Perche (ah oui, la région élève aussi des porcs, des veaux et de la volaille !), les tripes à la mode de Caen ou encore la teurgoule ? Reconnaissable à son dessin irrégulier contrairement à sa voisine bretonne de Guéméné, la véritable andouille de Vire est faite entièrement à la main avec de l’estomac, de l’intestin grêle et du gros intestin de porc. Pas moins de 10 étapes sont nécessaires pour réaliser cette charcuterie unique. Lavé et coupé en lanières, l’appareil digestif est salé et mis à mariner pendant plusieurs jours avant d’être assemblé, lié par une ficelle à une des extrémités puis recouvert d’une robe de porc. Fumée au feu de bois de hêtre et de pommier pendant plus d’un mois, l’andouille est ensuite dessalée puis cuite dans un bouillon entre 6 et 12 heures.

Probablement introduite par les Maures au XIème siècle, le boudin noir de Mortagne au Perche, une charcuterie de sang cuit, a toujours fait la réputation de la ville ornaise. Depuis 1963, une foire et un concours international lui sont même consacrés, récompensant le meilleur fabricant, sous l’égide de la Confrérie des Chevaliers des Goûte Boudin de Mortagne au Perche.

Les tripes à la mode de Caen auraient été inventées par un moine de l'Abbaye aux Hommes de Caen. Réalisée avec les quatre parties de l'estomac d'un ruminant (panse, feuillet, bonnet et caillet) et de pieds de boeuf, elles sont mijotés dans un bouillon de légumes relevé de cidre ou de Calvados, dans un récipient en terre conçu à cet usage, la « tripière », dont le couvercle est lutté, c'est-à-dire fermé hermétiquement avec un cordon de pâte.

La teurgoule est un dessert traditionnel du Calvados, à base de lait, de riz, de sucre et de cannelle. On l'accompagne d'une fallue (une brioche plate) qui se laisse napper volontiers, à l'occasion, de gelée de pomme ou de confiture de lait. Sans oublier les caramels d'Isigny, collants ou durs, qu'on déguste en toutes occasions.

Teurgoule (6)

Bon week-end gourmand !

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couverture livrePlus d'infos :

http://www.le70e-normandie.fr

http://www.normandie-tourisme.fr/70eme-anniversaire-de-la-bataille-de-normandie-849-1.html

http://www.normandie-tourisme.fr/restaurants-713-1.html

http://www.manoir-du-lys.fr

http://www.gourmandie.fr

http://www.calvados-tourisme.com

http://www.mancheterroirs.fr

http://www.orne-terroirs.fr

http://www.bienvenue-a-la-ferme.com/normandie

http://www.fromage-normandie.com

http://www.huitres-normandie.com

http://www.luxurycalvados.com

http://fromageriegillot.fr

http://www.mauviel.com

http://www.guydegrenne.fr

* Il n'y a pas que l'escalope à la crème en Normandie !, Magali Kunstmann-Pelchat, Tana éditions, 2012

21 octobre 2013

Quand le poireau rencontre le Pont-l'Evêque

J'adore le poireau revenu gentiment dans du beurre. Je l'aime tel quel en accompagnement d'une viande grillée ou de noix de Saint-Jacques poêlées, en flan, en tourte avec du saumon ou encore en tarte, avec des lardons et du crottin de chèvre ou, comme ce soir-là, avec quelques tranches d'andouille de Vire et un morceau de Pont-l'Eveque qui commençait à embaumer sérieusement le frigo !

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Tarte aux poireaux, andouille de Vire et Pont -l'Evêque

- un fond de pâte feuilletée

- 3 poireaux

- 10 tranches d'andouille de Vire

- 1/4 de Pont-l'Evêque

- 2 oeufs

- 15 cl de lait

- 5 cl de crème fleurette

- qs d'emmental râpé

- 25g de beurre

- sel, poivre

Laver, éplucher et émincer les poireaux.

Les faire revenir dans le beurre à la poêle, départ à feu vif et salés pour les faire suer, puis à feu plus doux et à couvert jusqu'à ce qu'ils soient tendres. Laisser refroidir.

Préchauffer le four (position classique) à 210°.

Garnir un moule à tarte de pâte feuilletée.

Etaler les poireaux refroidis sur le fond de tarte.

Couper le Pont-l'Evêque en tranches.

Répartir les tranches d'andouille puis celles de fromage.

Dans un bol, fouetter les oeufs et la crème. Saler, poivrer.

Verser l'appareil sur la tarte.

Parsemer d'emmental.

Faire cuire sur la grille du bas du four (pour que la pâte cuise parfaitement) pendant 20/25 mn.

Démouler et servir.

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A noter sur vos tablettes !

couverture livre

 

Samedi 2 novembre, de 10h à 12h30,

je dédicacerai mon livre Il n'y a pas que l'escalope à la crème en Normandie !

au « Café gastronomie et Littérature »

qui se tiendra à la Brasserie Le Central

158 bd Fernand Moureaux à TROUVILLE (à côté de Deauville, dans le Calvados)

1 juillet 2013

Joli plat aux parfums de Normandie et d'ailleurs

Après notre escapade dans le Cotentin, rien de tel qu'un plat mettant à l'honneur des produits que j'affectionne particulièrement, dont la moule de bouchots. En plus, la saison démarre maintenant. Inutile de prévoir juste ; 700g par personne semble raisonnable (1kg pour les gros mangeurs) pour préparer des moules marinières au dîner et accomoder les restes en une salade rapide, simple et cependant parfumée et gourmande, pour le déjeuner du lendemain.

salade de spaghettis aux moules et vinaigrette à la pulpe de poivrons rouges (17)

Salade de spaghettis aux moules et vinaigrette à la pulpe de tomate, poivron rouge et piment d'Espelette

pour 4 pers.

- 300g de spaghettis

- une quarantaine de moules de bouchot de Normandie

- 4 tomates cocktail

- 1 poivron grillé

- 3 cs d'huile d'olive à la tomate séchée A l'Olivier

- 1 cs de vinaigre à la pulpe de tomates, poivrons rouges et piment d'Espelette Clovis

Vin rose Sancerre 2012 Domaine de la Garenne HD- sel, poivre

- thym, ciboulette et sariette

Faires cuire les spaghettis dans un grand volume d'eau salée (ne saler qu'au moment de l'ébullition pour réduire la quantité et ne pas piquer la casserole).

Egoutter et laisser refroidir.

Décortiquer les moules froides.

Couper les tomates et le poivron (épluché) en dés.

Préparer la vinaigrette en laissant fondre le sel dans le vinaigre. Poivrer. Ajouter l'huile et fouetter.

Mélanger tous les ingrédients et arroser de vinaigrette.

Parsemer d'herbes aromatiques.

Déguster avec un Sancerre rosé, Domaine de la Garenne 2012, médaille d'Or au Concours général agricole 2013. Un vin à la jolie robe saumonnée pâle, souple, bien équilibré et rafraichissant.

24 juin 2013

A la découverte des huîtres de Normandie

En ce jour du 69ème anniversaire du débarquement en Normandie (le 6 juin, donc), cap sur la côte ouest du Cotentin et, plus précisemment à Blainville-sur-Mer. J'ai rendez-vous avec Louis Tessier, ostréiculteur, et Christophe Charbonnier mytiliculteur, pour me parler de la conchylicyulture en Basse-Normandie et me faire découvrir un parc à huîtres.

2013 06 06 - dunes de Blainville (7)

2013 06 06 - plage de Blainville (5)

2013 06 06 - plage de Blainville (4)

Mais, avant d'aller plus loin, savez-vous que la première région productrice d'huîtres en France est la Normandie ? Elle recouvre 4 grands crus aux caractéristiques bien distinctes :

- les huîtres de la Côte de Nacre, à l’extrémité est du site historique d’Arromanches, qui proviennent de Meuvaines-Asnelles ;

- celles d'Isigny sur Mer, produites dans la Baie des Veys, à Utah Beach, Isigny-sur-Mer et Grandcamp-Maisy, reconnaissables à leur chair douce et croquante ;

- celles de Saint-Vaast la Hougue (et de l'île de Tatihou), sur la côte est du Cotentin, à la fois iodées et charnues, au goût de noisette caractéristique ;

- enfin, les huîtres dites de « pleine mer », caractérisées par leur parfum iodé et leur goût corsé, élevées sur la côte ouest du Cotentin, à Agon-Coutainville, Blainville-sur-Mer, Chausey, Gouville-sur-Mer, Pirou et Saint-Germain sur Ay.

Il existe aussi des variétés d'huîtres "fines" et "spéciales", élevées dans une seule exploitation en claires, en Normandie, à Barneville-Carteret.

2013 06 06 - parcs à huîtres de Blainville (6)

A noter que, malgré leur appellation, les huîtres de la Baie du Mont-Saint-Michel (certes délicieuses) ne sont pas normandes mais bretonnes (élevées entre Cherruex et Cancale). Allez savoir pourquoi elles portent ce nom... Peut-être parce que les Bretons sont de bien meilleurs communicants que les Normands ?

2013 06 06 - parcs à huîtres de Blainville (8)

L'ostréiculture normande

Car si les huîtres de Normandie semblent avoir plus de mal à se faire connaître que les autres (exceptées celles d'Isigny), c'est peut-être parce que les conchyliculteurs normands ne sont ni vendeurs, ni promoteurs dans l'âme. Leur métier à eux, c'est l'élevage de coquillages, l'agricuture de de la mer. Leur vie, c'est le produit naturel et authentique. Peu enclin à la commercialisation, certains producteurs d'Utah Beach fournissent même des Charentais qui les vendent en tant que charentaises !

L'autre raison qui pourrait expliquer l'absence de certains crus d'huîtres de Normandie sur l'ensemble de l'Hexagone revient sans doute au fait que la conchyliculteur y est assez récente. Elle démarre à Saint-Vaast vers 1880 et connaît un essor important à partir de 1970 et l'arrivée de la technique d'élevage sur tables, toujours d'actualité. Auparavant, on y ramassait des huîtres plates sauvages. Les "perlots" y étaient même très abondantes et ce, déjà au bas Moyen-Age (on a retrouvé des bijoux en nacre de coquilles d'huîtres dans une sépulture à Coutances). La région est donc devenue la première productrice d'huitres creuses en 40 ans seulement !

2013 06 06 - parcs à huîtres de Blainville (7)

2013 06 06 - parcs à huîtres de Blainville (2)

Des parcs au coeur des courants

Il faut dire qu'avec leurs grandes plages exposées aux vents du large et leurs puissants courants des marées, les côtes normandes offrent un milieu exceptionnel pour les huîtres. Les 13 mètres de marnage en équinoxe de la côte Ouest du Cotentin leur profitent : grâce au va-et-vient permanent des flots et au renouvellement du plancton, les eaux côtières sont riches et les huîtres bien nourries. En s’ouvrant et se fermant selon l’alternance des marées, elles sont également bien oxygénées et bien musclées. Elles croissent rapidement, se bonifient en consistance et en saveurs et atteignent leur taille marchande en 3 ans (2 ans 1/2 pour les têtes de lot). Trois années qui sont loin d'être de tout repos...

2013 06 06 - parcs à huîtres de Blainville (3)

2013 06 06 - parcs à huîtres de Blainville (1) - naissins

Du naissain à l'huître, quelle histoire

La plupart des huîtres normandes proviennent de l'Atlantique, au large de la Charente-Maritime ou de Bretagne. Elles y naissent en juillet et août, captées  en mer sur des supports appelés collecteurs ou élevées dans des centres d’élevage, les écloseries. Vers 6 mois, les naissains arrivent sur la côte normande. 5000 et 15000 naissains par kg sont triés, mis en poches et remis en mer, sur des tables métalliques hautes de 40 à 50 cm, installées dans un parc d'élevage sur le littoral, à l’abri de la vase. Ils y doublent de volume la première année.

2013 06 06 - parcs à huîtres de Blainville (4) - naissins

2013 06 06 - parcs à huîtres de Blainville (9)

Installées ensuite dans le parc de pleine mer, sur l’estran (la partie de la côte recouverte chaque jour par les marées), les huîtres poursuivent leur croissance et acquièrent vigueur et caractère. C'est au printemps et à l'automne que leur pousse est la plus spectaculaire.

2013 06 06 - parcs à huîtres de Blainville (13) - les ostériculteurs profitent de la marée pour secouer et taper les poches à huitres

Durant ces 3 années, les huîtres sont manipulées environ 150 fois par les ostréiculteurs. "Pour avoir des huîtres, il ne suffit pas de les mettre dans des poches. Il faut les suivre, les travailler pour leur permettre de pousser correctement." Ainsi, à chaque marée (tous les 15 jours), les poches sont retournées, secouées, battues (pour que les huîtres ne restent pas accrochées dans les mailles), nettoyées des algues qui les emprisonnent. Un travail harassant car les poches sont très lourdes, que les parcs sont exposés au vent, aux embruns, souvent à la pluie.

2013 06 06 - parcs à huîtres de Blainville (11) - les ostériculteurs profitent de la marée pour secouer et taper les poches à huitres

2013 06 06 - parcs à huîtres de Blainville (14) - les ostériculteurs profitent de la marée pour secouer et taper les poches à huitres

2013 06 06 - parcs à huîtres de Blainville (15) - les ostériculteurs profitent de la marée pour secouer et taper les poches à huitres

2013 06 06 - parcs à huîtres de Blainville (10) - les ostériculteurs profitent de la marée pour secouer et taper les poches à huitres

2013 06 06 - parcs à huîtres de Blainville (12) - les ostériculteurs profitent de la marée pour secouer et taper les poches à huitres"L'ostréiculteur ne produit pas des huîtres, il les accompagne", aime à dire Louis Tessier.

Ces jours là, il faut faire vite car la mer remonte très rapidement. Une horde de tracteurs défilent sur la plage, les plateaux chargées de poche que les hommes rapportent à l'atelier pour les vider, trier et classer les huîtres selon leur taille et les remettre dans des poches nettoyées au maillage plus grand. Une opération nécessaire pour éviter aux coquillages de "pousser en oreilles de lapin" (l'huître prend alors une forme particulière, génée par les mailles de la poche) qui les rendraient invendables même si cette pousse n'altère en rien le goût.

2013 06 06 - plage de Blainville (1)

2013 06 06 - Atelier de Louis Tessier Blainville (2)

2013 06 06 - Atelier de Louis Tessier Blainville (3)

2013 06 06 - Atelier de Louis Tessier Blainville (4)

2013 06 06 - Atelier de Louis Tessier Blainville (5)

2013 06 06 - Atelier de Louis Tessier Blainville (6)

2013 06 06 - Atelier de Louis Tessier Blainville (7)

 

Après ces 3 années d'élevage, où les huîtres ont acquis un caractère gustatif particulier, une typicité qui varie selon le terroir, et ont atteint leur taille de commercialisation, elles sont calibrées (c'est à ce moment-là qu'on leur attribue un numéro, de 0 à 6) et mises en parc de réserve pendant un mois pour se remettre des manipulations stressantes des machines (il ne faut pas oublier que l'huître est un être vivant). Ce sont dans ces bassins d’eau de mer qu'elles se développent en épaisseur et s'affinent en  qualités organoleptiques.

2013 06 06 - Atelier de Louis Tessier Blainville (1)

Avant de les commercialiser, les huîtres de Louis Tessier sont lavées à l'eau de puits (une eau saumâtre) pour retirer la vase puis rangées à plat, valves creuses en dessous, dans des paniers scellés ou conditionnées dans des sacs pour la vente en vrac. Avant de rejoindre les étals des marchés régionaux et parisiens...

2013 06 06 - plage de Blainville (6)

Plus d'infos sur Huitres & Moules de bouchot de Normandie

Thalassa Distribution (Louis Tessier) - 8 Zone Conchylicole - 50560 Blainville-sur-Mer - www.thalassa-distribution.com

15 septembre 2012

La teurgoule, une spécialité à part...

Encore une recette de riz au lait ? Eh bien, non ! Car la teurgoule et le riz au lait, ça n'a rien à voir ! Cet entremets caractéristique du Calvados a longtemps été (et l'est encore dans nombre de familles) le dessert du dimanche midi que l'on dégustait avec la fallue, une brioche plate, elle aussi typiquement normande. Rapide à préparer (10 minutes suffisent) mais long à cuire (entre 2 et 5 heures selon les recettes), voilà un plat très facile à réaliser !

L'une de ses particularités vient de son parfum de cannelle qui agace un peu les papilles des Normands, peu habitués à cette épice. C'est d'ailleurs ce qui lui vaut son nom : teurgoule, en patois normand, signifie "qui tord la gueule". Il existe cependant une autre explication : le nom viendrait du fait qu’on se dépêchait de manger la teurgoule alors qu’elle était encore très chaude, ce qui provoquait des torsions du visage.

Du riz, de la cannelle : mais ces ingrédients ne sont pourtant pas normands, me direz-vous ? Non, mais ils y sont néanmoins connus depuis l'époque de Louis XIV. Pour combattre les Anglais, Hollandais et Espagnoles, le roi autorisait les marins français à attaquer les bateaux ennemis et à saisir les cargaisons. Le butin était réparti entre le trésor royal, les armateurs et l'équipage. A Honfleur une flotte de corsaire oeuvrait brillamment. Dans les cargaisons prises, se trouvaient du riz et une épice qui n'avait pas de valeur et restait à l'équipage : la cannelle. A cette époque, le riz servait à préparer un dessert qu'on servait en tranches, appelé bourgoule ( "bourrer la goule" / "remplir la gueule" ) car il était souvent trop cuit ou mal dosé. Au fil des ans, on ajusta la cuisson, on affina le goût et la texture par l'ajoût de cannelle et le dessert devint teurgoule.

Les deux autres particularités de cet entremets proviennent, d'une part, de la lente et longue cuisson au four (à l'origine celui du boulanger, puis le fourneau à bois remplacé, aujourd'hui, par le four électrique), d'autre part du plat utilisé, une terrine ronde et creuse spécialement conçue à cet usage. Sa forme et sa matière rendent le résultat incomparable.

La teurgoule est normalement cuite quand une croûte dorée s'est formée à la surface de la terrine, que les grains de riz ne sont presque plus discernables, que la préparation n’est plus liquide mais encore crémeuse. Mais, selon les familles et les goûts de chacun, elle est plus ou moins parfumée de cannelle et prend une apparence plus ou moins compacte. C'est que la difficulté réside dans l'équilibre de tous les ingrédients. Trouver une recette qui vous convienne n'est pas aisé. Pour ma part, je l'ai, c'est celle de mon amie d'enfance Sophie qui me plaît le plus ! Et, en plus, elle est très rapide à cuire. Une version pour femme pressée, qui colle bien avec l'air du temps, en sorte !

Teurgoule (2)

Teurgoule de Sophie (version rapide)

- 2l de lait entier

- 180g de riz rond

- 170g de sucre en poudre

- qs de cannelle

- 1 pincée de sel

Préchauffer le four à 220°.

Déposer tous les ingrédients dans la terrine à teurgoule et bien mélanger.

Poser le plat dans la lèchefrite plutôt que sur la grille car la préparation a tendance à éclabousser durant la cuisson.

Laisser cuire 2 heures. Quand une croûte s'est formée à la surface au bout de 30 minutes environ, baisser le four à 160° et poursuivre la cuisson.

Teurgoule traditionnelle

- 2 l de lait entier

- 150 g de riz rond

- 180 g de sucre en poudre

- 2 cuillerées à café arasées de cannelle en poudre

- 1 pincée de sel

Déposer le riz dans le fond d'une terrine en terre cuite d'une contenance de 2 litres.

Ajouter le sucre en poudre, le sel et la cannelle et mélanger le tout avec une spatule.

Verser le lait tout en douceur afin que le riz reste bien au fond du récipient.

Bien saisir cette préparation dans un four chaud à 150°pendant une heure puis baisser le feu à 110°.

Laisser cuire durant 5 heures.

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Vous souhaitez en savoir plus sur cette spécialité normande ? Il existe deux confréries dédiée :

- la Confrérie de la teurgoule et de la fallue de Normandie : http://www.teurgoule-normandie.confreries.org/

- la Confrérie des gastronomes de la Teurgoule et de la Fallue de Normandie de Houlgate : http://www.etab.ac-caen.fr/hotellerie-restauration/Saveurs_Savoirs/Confreries_Associations/teurgoule/teurgoule.htmhttp://www.normandieconfreries.com/82_page_teurgoule_fallue.php

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Samedi 22 septembre dès 16h, je vendrai et dédicacerai mon livre Il n'y pas que l'escalope à la crème en Normandie, à la Médiathèque de Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne). Vous êtes les bienvenus !

couverture livre

16 mars 2012

Légumes des sables, saumon, crème... Vous avez dit Normandie ?

Avez-vous déjà entendu parler des légumes de Sables de Créances ?

Ce petit village du département de la Manche s'est taillé une belle réputation grâce à ses carottes. Renommées pour leur goût délicatement fruité et leur qualité de conservation, celles-ci poussent dans des « mielles », des parcelles de sable enrichi en algues par des producteurs attentifs. Situées à l´abri des dunes, entre la mer et les landes, elles bénéficient non seulement d'un sol léger mais aussi d'un climat océanique et humide qui leur réussit particulièrement.

Un terroir traditionnellement maraîcher et reconnu par un Label Rouge et une IGP qui honorent aussi les poireaux cultivés sur ces mêmes terrains. Du coup, la Normandie est devenue la 2ème région française de production de carottes et la 1ère de poireaux et de navets.

Testez ces produits et vous verrez la différence. Pour ma part, je les apprécie simplement cuits à l'étuvée dans une noix de beurre, avec un peu de thym. Avec un poisson, poireaux et carottes sont excellents. D'ailleurs, pour faire honneur à cette région du sud de la Basse-Normandie, quoi de mieux que le saumon, ce poisson gras riche en oméga 3, idéal pour protéger notre système cardio-vasculaire ? Celui du Couesnon, de la Sélune ou de la Sée, trois rivières qui se jettent dans la baie du Mont-Saint-Michel, et qui, chaque printemps, accueillent les poissons venus de l'Ecosse ou du Groenland pour se reproduire. Je vous invite d'ailleurs à visionner ce reportage sur cette belle région, si chère à mon coeur.

Et parce que j'aime associer des produits d'un même terroir, je vous propose d'ajouter de l'andouille de Vire, de la crème et du pommeau. Voilà comment naît un plat qui fleure bon la Normandie ! A vos casseroles !

saumon à la crème de pommeau et à l'andouille de Vire (1)

Saumon à la crème de pommeau et à l'andouille de Vire, julienne de carottes et de poireaux des Sables de Créances

 pour 4 personnes :

- 800g de saumon (pavés, queue)

- 8 tranches d'Andouille de Vire

- 2 carottes des Sables de Créances

- 2 poireaux des Sables de Créances

- 20 cl de crème fraiche

- 15 cl de pommeau de Normandie

- 20g de beurre demi-sel

- ciboulette

- sel, poivre

Laver les carottes. Eplucher et laver les poireaux.

Détailler les légumes en julienne.

Dans une sauteuse, faire fondre le beurre et faire revenir les légumes, d'abord à feu vif jusqu'à coloration.

Saler, poivrer. Couvrir et laisser cuire à feu doux un quart d'heure environ. Les carottes doivent être tendre sous la lame d'un couteau.

Oter la peau de l'andouille. La couper en allumettes. La faire revenir dans un poêle à sec.

Lorsqu'elle est colorée, la retirer.

Déglacer la poêle avec le pommeau et laisser réduire de moitié.

Préchauffer le four à 180°.

Saler et poivrer les morceaux de saumon. Les déposer sur une tôle pâtissière ou une plaque perforée recouverte d'une toile Silpat.

Enfourner pour 10 minutes. Le saumon doit rester légèrement opalin à coeur sinon il s'assèche.

Pendant la cuisson du saumon, finir la sauce.

Laver la ciboulette et la ciseler. Incorporer la crème dans la casseole avec la réduction de pommeau. Saler, poivrer. Ajouter les allumettes d'andouille et la ciboulette. Chauffer à feu très doux.

Dresser les assiettes : déposer la julienne de légume, recouvrir d'un pavé de saumon et napper de sauce.

Servir sans attendre.

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Et pour vous procurer les produits nécessaires à la recette, à vos souris ! Commandez pommeau et andouille sur le site Made in Calvados.

made in calvados

1 mars 2012

Vive la gastronomie normande !

Loin de ma région natale, les bons produits du terroir sont difficiles à trouver. Heureusement, il y a le site Made in Calvados qui permet à tous les amoureux de gastronomie normande de se ravitailler auprès d'agriculteurs et de producteurs de la région, sans se taper 8 heures de voyage aller-retour, plus les embouteillages (eh oui, à mon grand regret, les parisiens aiment la Normandie !) !

produits Made in Calvados (3)

J'y ai retrouvé des entreprises que j'apprécie déjà depuis quelques, voire plusieurs années, comme les maisons Asselot, fabricant d'andouilles de Vire, et Ruault, de tripes à la mode de Caen, la ferme du Pont Esnault de Montchamp, les délicieux caramels d'Isigny, la Demeure du lin d'Anguerny (un endroit merveilleux pour qui aime la déco et les matières authentiques), le chocolatier caennais Drakkar... Pour le moment, le site réunit 50 producteurs, tous du Calvados, dont la qualité n'est plus à démontrer. L'avantage pour les clients, c'est de ne passer qu'une seule commande et d'économiser ainsi des frais de port.

made in calvados

Je vous encourage donc à faire un tour sur ce site. Au fil des semaines, vous y trouverez des recettes que j'aurai élaborées avec ces merveilleux produits made in Calvados.

Et pour l'heure, voici un petit apéro normand comme je les aime, vite préparé, aussi vite avalé ! Des toasts au pain d'épice, confit de cidre, andouille de Vire et camembert de Normandie, qu'on peut prendre le temps de passer sous le grill et que l'on déguste avec un bon pommeau ou un kir normand (un trait de crème de mûre et du cidre bouché, de Normandie bien sûr !).

toasts normands (1)

Retrouvez d'autres recettes ici et sur mon livre Il n'y a pas que l'escalope à la crème en Normandie !, sorti le 9 février dernier chez Tana éditions !

2012 02 08 mon livre à la librairie Cambon Sucy en Brie

Bonne fin de semaine !

12 mars 2011

Des abats qui n'en sont pas !

Malheureusement méconnue, la joue de porc est pourtant un morceau onctueux et bon marché dont le soyeux n’a pas de pareil.

Bien que ce soit un muscle, elle est considérée comme un abat car fait partie de la tête. C'est la raison pour laquelle elle se vend chez le tripier. Néanmoins, on la trouve aussi bien chez le charcutier que le boucher bien achalandé.

C’est une viande maigre qui ne nécessite pas de préparation particulière mais une cuisson longue : la joue aime mijoter tout doucement en cocotte (1h30 environ). On l’arrose de cidre, de vin, de bière ou d’un simple bouillon. On l’accompagne de carottes, de champignons, de pommes de terre, de fèves, de tomates, d’artichauts, de fenouil. Ou encore de fruits : pommes, poires, figues ou pêches. Comptez 3 jours par personne, éventuellement 4 pour la gourmandise !

La recette que je vous propose fleur bon les parfums de Normandie et pour cause : cidre, pommes et pomme de terre s'y joignent avec délice.

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Joues de porc au cidre et aux deux pommes

pour 4 personnes :

- 12 à 16 joues de porc

- 2 belles pommes rustiques (reine des reinettes)

- 8 petites pommes de terre type rattes

- 1 oignon

- 1 bouteille de cidre bouché de Normandie

- 25g de beurre

- 1 cs d'huile neutre (pépins de raisin)

- 1 cs de fond de veau déshydraté (facultatif)

- qqs brins de persil

- sel, poivre

Peler les pommes. Les couper en quartiers.

Laver les pommes de terre.

Eplucher et ciseler l'oignon.

Dans une cocotte en fonte, faire chauffer le beurre et l'huile.

Y faire revenir l'oignon, les pommes et les joues de porc de tous côtés.

Saler, poivrer.

Ajouter éventuellement le fond de veau (donne de l'onctuosité à la sauce), les pommes de terre et le persil.

Verser suffisamment de cidre pour qu'il recouvre le tout.

Porter à ébulltion puis baisser le feu et couvrir.

Laisser mijoter à feu doux 1h30.

Servir sans attendre.

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22 novembre 2010

Vire et la Basse-Normandie à l'honneur

Comme je vous l'annonçais jeudi dernier, ce week-end, je participais au Salon du Blog Culinaire de Soissons, organisé pour la 3ème année consécutive, dans les cuisines du lycée hôtelier de Soissons par Chef Damien de 750g, avec la participation de Benoît Molin, un homme très abordable malgré sa notoriété (ça c'est chouette !), et plusieurs partenaires qui nous ont offerts des ateliers très intéressants et des dégustations très gourmandes.

J'ai ainsi particulièrement apprécié la séance dégustation de vins d'Alsace animée par Odile Pontillo, sommelière et formatrice aux métiers du vin entre autres, qui ne s'embarrasse pas de mots pompeux pour parler de ce qu'elle aime. Bien que j'ai l'habitude de boire du vin d'Alsace (un mari alsaco-lorrain ça aide !), j'ai eu l'impression de ne rien connaître du tout. Drôle et pédagogue, elle m'a appris plein de trucs sur l'art de déguster un vin. Merci à elle !

J'ai vraiment regretté de ne pas avoir pu assister à un atelier Bord Bia par le beau (mais jeune !) Donal Shekan car leurs produits étaient exquis : huîtres, moules, saumon fumé, boeuf et agneau de grande qualité. Peut-être l'année prochaine...

Contente d'avoir fait la connaissance de Davy et Marjorie, attachés de presse au sein de l'agence Thomas Marko et Associés pour le lapin de France. Je mets enfin un nom à celui qui m'envoie autant d'emails !

J'ai aussi découvert des pistaches délicieuses qui portent d'ailleurs bien leur nom : Wonderful Pistachios.

Eric Riethler, chef de cuisine représentant la marque Lesieur, m'a rempli mes sacs de produits que je ne manquerai pas de cuisiner : l'huile au sésame grillé a l'air pas mal du tout ! Merci à lui.

Pas l'occasion non plus de participer aux ateliers Milk Factory, très axés sur l'édition de livre, ni à ceux d'Isabelle Rozenbraun, photographe. Dommage ! L'année prochaine, je m'inscrirai vite avant que tout soit complet !

Qaunt à ma démo, j'y ai pris beaucoup de plaisir et plus encore au moment de la dégustation quand j'ai vu les visages ravis. C'est très agréable et le meilleur compliment qu'on puisse me faire. Je remercie encore l'élève qui me secondait, il a été plus qu'à la hauteur. Sans lui, j'aurais appréhendais ce moment alors que là, je me suis appuyée sur sa connaissance des lieux, du matériel... et tout s'est bien déroulé. D'ailleurs, tous les élèves ont été étonnants de dévotion pour nous autres. Attentifs, à notre service avec le sourire depuis l'aube jusqu'à très tard dans la nuit, ils ont été vraiment supers. Chapeau à eux !

Un excellent week-end donc qui m'a permis de revoir celles et ceux que je connaissais déjà "en vrai" et de faire la connaissance d'autres bloggeurs. Un vrai moment de partage, de convivialité et de gourmandise. Merci à Damien, aux chefs et à toute l'équipe pour cette initiative.

Pour poursuivre un peu l'hsitoire de ce week-end, d'autres bloggeurs racontent le Salon ici.

Et ma recette alors ? Vous le savez peut-être, bas-normande de naissance, j'ai un certain penchant pour la cuisine de ma région. Et c'est tout naturellement que j'ai choisi de présenter lors de ce salon un plat qui ferait la part belle aux produits locaux et, qui plus, artisanaux :

- l'andouille de Vire, fabriquée entièrement à la main à partir de l'estomac, de l’intestin grêle et du gros intestin de porc,

- le camembert avec AOC, préparé avec du lait cru de la région et moulé à la louche (à lire les excellents articles de Marie-Claire Frédéric au sujet des camemberts, ici, et ),

- et les pommes, des reinettes élevées au grand air bas-normand !

Merci à M. Asselot, la laiterie Réaux et à mes parents de m'avoir gentiment offert ces produits.

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tartes Tatin normandes : andouille de Vire, pommes et camembert de Normandie

Pour 4 personnes :

- de la pâte brisée maison réalisée avec 200g de farine, 100g de beurre demi-sel, 1 oeuf

- 2/3 pommes rustiques type clochard, cox, reinette

- 1/2 camembert de Normandie au lait cru

- 12 tranches (de 5 mm d’épaisseur) d’andouille de Vire

- 40g de sucre

- 20g de beurre demi-sel de Normandie

- 60g de crème fraiche de Normandie

- du 4 baies concassé

- 150g d’un mélange de jeunes pousses d’épinard, de laitue…

- cerfeuil, ciboulette

- 1 cs de vinaigre de cidre

- 3 cs d’huile de noisette

- Sel, poivre

Réaliser la pâte brisée en sablant d’abord la farine et le beurre. Ajouter l'oeuf battu. Mélanger sans trop pétrir. Si nécessaire, incoporer un peu d'eau froide. Laisser reposer 30 minutes au réfrigérateur.

Eplucher, évider et couper les pommes en 4.

Couper le demi camembert en 8 parts.

Retirer la peau de l’andouille et la tailler en rondelles d’environ 5 mm d’épaisseur (si ce n’est déjà fait).

Etaler la pâte brisée et la découper en 4 ronds à l’aide d’un emporte-pièce de 12 cm de diamètre.

Faire chauffer le sucre dans une poêle à fond épais  jusqu’à obtention d’un caramel.

Réchauffer la crème au micro-ondes ou sur feu doux.

Lorsqu’il atteint la couleur brune, décuire le caramel hors du feu en incorporant, petit à petit, le beurre.

Ajouter la crème chaude et bien mélanger avec une cuillère en bois. Poivrer.

Badigeonner 4 moules antiadhésifs de 10 cm de diamètre de caramel aux 4 baies.

Préchauffer le four à 200°.

Répartir, en les intercalant, les quartiers de pomme caramélisés et le camembert.

Disposer les rondelles d’andouille dessus.

Napper éventuellement de caramel aux 4 baies, puis recouvrir de pâte brisée.

Enfourner pour 15/20 minutes à four chaud (200°).

Pendant ce temps, passer la salade très rapidement sous l’eau. Essorer.

Préparer la vinaigrette : dissoudre le sel dans le vinaigre. Incorporer l’huile en fouettant, puis poivrer.

Au moment de servir, mélanger dans un saladier les jeunes pousses, le cerfeuil et la ciboulette. Assaisonner avec la vinaigrette.

Répartir la salade dans les assiettes.

Démouler les tartes Tatin et les disposer sur la salade. Décorer avec un peu de caramel aux 4 baies.

Servir aussitôt.

Cette Tatin normande se sert en entrée. Sans andouille, elle peut très bien être dégustée à la place du fromage.

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25 septembre 2009

Comment entrer en douceur dans l'automne ?

La pomme est sûrement le fruit le plus représentatif de Normandie.
Le plat que je vous propose aujourd'hui décline ce fruit sous plusieurs formes, laissant ainsi entrer dans sa composition le pommeau et le Calvados.
Il s'inspire de la célèbre préparation Vallée d'Auge, qui accomode de nombreuses volailles telles que la pintade, le poulet ou le lapin. Mais, pour aujourd'hui, c'est une canette de Barbarie qui passe à la casserole !

Cette petite volaille bien tendre est revenue dans du beurre avec des pommes puis flambée au Calvados et mijotée avec de la crème et du pommeau. Eh oui, vous avez bien lu : beurre et crème ! Je vous rappelle qu'il s'agit d'une recette normande et qu'il ne fallait donc pas vous attendre à y voir de l'huile d'olive ! Et puis, je vous assure que c'est délicieux comme ça et que vous n'êtes pas obligé de finir votre repas par une tarte normande !

Un plat très parfumé qui convient aussi bien pour un déjeuner en famille qu'entre amis.

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Canette aux pommes et au pommeau

pour 4 personnes

- 1 canette parée et vidée

- 80g de beurre

- 4 càs de l'huile neutre (type pépins de raisin)

- 4 pommes rustiques

- 1 oignon

- 1 petit verre de Calvados

- 1 verre de pommeau

- 200g de crème fraiche

- sel, poivre

Eplucher et émincer l'oignon.

Eplucher et couper les pommes en 4.

Dans une cocotte en fonte, faire fondre la moitié du beurre et de l'huile.

Quand le mélange est bien chaud, qu'il vient tout juste d'arrêter de chanter, remettre 20g de beurre. Cet ajoût de beurre dans un beurre noisette stoppe la cuisson et évite que celui-ci noircisse.

Mettre alors la canette à dorer de tous côtés.

Verser le Calvados. Eteindre le feu (et la hotte) et flamber.

Retirer la canette et réserver.

Ajouter le reste de beurre et d'huile dans la cocotte.

Faire revenir l'oignon et les pommes à feu moyen.

Ajouter la canette, la crème et le pommeau. Saler et poivrer.

Laisser mijoter à feu moyen (il faut compter un quart d'heure par livre de volaille).

Retirer la canette. La découper.

Servir bien chaud avec la sauce aux pommes et une pôélée de champignons.

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Pour un déjeuner de choc :

- kir normand (cidre et crème de cassis) et petits feuilletés chauds

- salade terre-mer ou tartare de saumon

- canette au pommes et au pommeau

- fromage

- millefeuille croustillant aux deux chocolats

- café et macarons d'automne

3 avril 2009

La sèche s'enivre de douceurs normandes

Mollusque pêché aux larges de la côte ouest du Cotentin, la seiche s'accomode volontiers de crème fraiche et de cidre.

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Retrouvez la recette de Seiche à la normande ici.

23 février 2009

Veau et camembert font bon ménage

En Normandie, le veau se retrouve souvent sur nos tables. En escalope - à la crème, en rôti - avec des pommes, ou encore avec des petits légumes longuement mijotés dans la cocotte en fonte au coin du feu.

Un camembert commençant à se faire désirer dans le réfrigérateur a eu raison de son état ! Avec le filet de veau, il a su donner le meilleur de lui-même pour le bonheur de de nos papilles.

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Rôti de veau fondant au camembert

- 1 filet de veau d'1kg

- 1 oignon

- 1 camembert au lait cru

- 200g  de crème fraiche

- 30g de beurre

- sel, poivre

Eplucher et méincer l'oignon.

Dans une cocotte en fonte, faire fondre le beurre. Y faire revenir l'oignon et le rôti de veau sur toutes les faces. Saler, poivrer.

Réduire le feu.

Ajouter le camembert coupé en morceaux. Verser la crème et bien mélanger.

Couvrir et poursuivre la cuisson à feu doux une petite heure.

Servir avec des pommes de terre sautées, du riz ou des pâtes.

6 février 2009

Quand la tradition a du bon...

Je n'irai pas jusqu'à dire que ce délicieux plat appartient à la cuisine traditionnelle normande, car ça n'est pas vrai. N'empêche qu'il existe une petite table dans la Manche, à Trelly très exactement*, où l'on s'en régalait. Et ce grâce à son chef de l'époque, Pascal Bernou. Dans la recette originale, extraite d'un excellent livre Saveurs & terroirs de Normandie**, Pascal Bernou associe les joues de boeuf à des carottes et des navets et présente de la moelle dans une pomme taillée en forme d'os.

Pour ma part, proposant déjà une tarte aux pommes en dessert, j'ai préféré conserver l'os à moelle entier (qui n'est d'ailleurs pas sur la photo) et, à défaut de navets, j'ai accompagné ces joues de beouf de carottes, pommes de terre et rutabagas. C'est cette version que je vous donne ici.

A la lecture de cette recette, vous allez peut-être vous décourager. Certes la préparation est assez longue. Pour un déjeuner, on s'y prend la veille, on reprend le matin. Mais quel bonheur une fois à table ! Même mes enfants ont adoré, c'est pas peu dire...

 

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Joues de bœuf en daube

pour 4 personnes:

- 2 joues de bœuf de 500g chacune

- 1 pied de veau ou de porc coupé en deux

- 4 os à moelle de bœuf

- 3 càs d'huile d'arachide

- 3 x 25g de beurre

- 1 branche de céleri

- 2 poireaux

- 3 carottes

- 2 rutabagas

- 3 pommes de terre

- 2 oignons

- 3 gousses d'ail en chemise

- 1l de vin rouge (j'ai utilisé un Côtes de Blaye)

- 10 grains de poivre noir

- 1 bouquet garni

- 100g de gelée de groseille

- 25cl de vinaigre de vin

- 1 feuille de laurier

- sel

- quelques feuilles de persil plat

1. Commencer par la cuisson des joues de bœuf.

Dans une cocotte, faire revenir, à feu vif, les joues de bœuf avec 2 càs d'huile et 25 g de beurre pendant 3 à 4 minutes de chaque côté. Débarasser.

Eplucher, laver et couper 1 carotte en rondelles. Laver et couper en tornçons le céleri et les poireaux. Eplucher et hacher les oignons.

Dans la cocotte vide, faire revenir, à feu vif, tous ces légumes ainsi que l'ail avec 1 càs d'huile et 25g de beurre jusqu'à coloration.

Ajouter les joues de boeuf et le pied de porc, le bouquet garni, les grains de poivre et le vin rouge qui doit recouvrir l'ensemble.

Couvrir et laisser cuire à feu doux pendant 3 heures.

2. Poursuivre par la cuisson des légumes confits.

Eplucher, laver et couper en biseau les carottes, les pommes de terre et les rutabagas.

Dans un sauteuse, les faire revenir dans le beurre restant, pendant 2 à 3 minutes, à feu vif.

Les recouvrir d'eau, ajouter le laurier, du sel et poursuivre la cuisson sur feu doux jusqu'à complète absoption de l'eau (cela prend 20 bonnes minutes).

Retirer les pommes de terre dès qu'elles sont cuites (plus rapides à cuire que les carottes et les rutabagas) en piquant de temps en temps avec un couteau. Les ajouter en fin de cuisson, avant de servir, pour les réchauffer.

3. Cuire les os à moelle.

Préchauffer le four à 100°.

Déposer les os à moelle dans une casserole et les recouvrir d'eau froide.

Porter à ébulltion. Laisser cuire pendant 5 bonnes minutes (à voir en fonction de la grosseur des os - la moelle est cuite quand elle se détache bien des parois des os)).

Les égoutter sur du papier absorbant.

Emballer les os dans du papier aluminium et réserver au four.

4. Préparer la sauce.

Retirer les joues de boeuf de la cocotte. Les trancher et les réserver au four dans une feuille de papier aluminium.

Retirer le pied de porc et l'éplucher. Réserver les chairs.

Passer le jus de cuisson au chinois.

Dans une casserole, porter à ébulltion la gelée de groseille avec le vinaigre.

Ajouter le fond de vin et laisser réduire jusqu'à obtention d'une sauce sirupeuse. Saler et ajouter les chairs de pied de porc.

5. Dresser les assiettes.

Déposer trois tranches de joue de boeuf dans chaque assiette.

Poser un os à moelle. Décorer de persil plat.

Arranger quelques tronçons de légumes.

Napper de sauce et servir.

NB : Ce plat se réchauffe très bien dans la sauce, les joues déjà tranchées ou non.
Réchauffez les légumes à part, dans la sauteuse de cuisson. Veillez seulement à ajouter un peu d'eau dans la sauteuse contenant les légumes pour qu'ils n'accrochent pas.

 

* La verte Campagne - 50660 Trelly - voir le site du restaurant
Il semblerait qu'aujourd'hui cette auberge soit tenue par un couple d'Anglais et non plus par Pascal et Caroline Bernou.

** Saveurs & terroirs de Normandie, 100 recettes de terroir par les chefs, collection dirigée par Philippe Lamboley, édition Hachette, 1997.

21 février 2007

Ah quel délice !

Le lapin aux pruneaux fait partie de ces plats qui me rappellent inévitablement ma grand-mère. Une odeur qui embaume la maison, des couleurs qui éveillent les papilles, un mélange de pruneaux, de carottes et de cidre qui apporte une saveur sucrée à la chair du lapin, moelleuse et fondante... Hummm, rien que de l'écrire j'en ai l'eau à la bouche et une envie soudaine de tremper un morceau de pain dans la cocotte !

Ma grand-mère préparait son civet avec de l'eau ou du bouillon (c'est qu'à la campagne, on faisait attention aux dépenses et, alors que, depuis quelques années, on a tendance à cuisiner ces plats mijotés traditionnels au vin, beaucoup d'entre eux étaient préparés à l'eau). Pour ma part, j'ai choisi de le faire au cidre, pour gagner en saveurs, parce que, contrairement à elle, je n'ai ni lapin de ma production, ni carottes de mon jardin.

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Lapin aux pruneaux

- 1 lapin

- 200g de lard fumé

- 1 gros oignon

- une dizaine de pruneaux

- 3 carottes (ou, au moins 2 par personne, si vous décidez de ne pas ajouter de légumes en accompagnement)

- 50 cl de cidre brut ou bouché de Normandie

- 2 cuillères à soupe de farine

- un bouquet garni

- un peu d'huile

- 50g de beurre

- sel, poivre

Découper le lapin en morceaux.

Eplucher et émincer l'oignon. Eplucher et détailler en rondelles les carottes.

Détailler le lard en lardons.

Dans une cocotte, faire fondre la matière grasse. Y faire colorer le lapin de tout côté. Retirer et réserver.

Faire revenir les lardons, l'oignon et les carottes. Remettre le lapin.

Saler, poivrer. Singer la viande (saupoudrer de farine). Recouvrir de cidre.

Ajouter les pruneaux (dénoyauités ou non) et le bouquet garni.

Laisser mijoter 1 bonne heure et demi (un couteau doit transpercer les carottes) et déguster.

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